Moungo Faya, le polygame aux 80 épouses
Mongo Faya et ses 80 femmes
Voici un personnage
qui a considérablement marqué mon enfance.
Ce soir-là , ma mère mâannonçait que le monsieur
qui était en train de passer à la télévision
avec ses multiples danseuses
étaient aussi le mari de de celles-ci.
Je découvrais alors la polygamie.
Je découvrais alors quâon peut aimer
et épouser 40 femmes.
Câétait là le début de ma fascination
pour Mongo Faya.
Ce soir, je suis tombé sur un vieil article de presse
du jeudi 4 juin 1987
annonçant le mariage de Mongo Faya
à la mairie de Deido à Douala
avec 6 épouses, le 6 juin 1987.
Mais qui est-donc
ce personnage fantasque ?
Câest lâhistoire dâun homme qui à lââge de 35 ans
avait déjà 36 femmes.
Obama Essoma
de son vrai nom, était convaincu que la polygamie
est lâune de nos valeurs ancestrales quâil faut ressusciter
et conserver jalousement.
Il disait ceci :
« la polygamie nâest pas un champ de bataille
mais une entreprise où on vit en communauté
dans le respect et lâentente mutuels »
et il poursuivait :
« Je ne fais pas de la magie, mes femmes mâaiment comme je les aime aussi ;
câest à travers cet amour que me viennent la tranquillité et la paix.
Lâamour seul peut procurer la paix ».
Le public découvre cet homme extravagant et fantasque
dans les années 80 lorsquâil épouse le 11 juillet 1987
six femmes à la fois dans La mairie de Deido à Douala.
Vers la fin de cette même année-là ,
il a épousé 15 autres épouses,
pour le meilleur et pour le pire.
Ses épouses vivaient dans deux résidences :
au village dâEndom où elles sâoccupaient en permanence
de ses 15 hectares de plantations et à Douala
où il faisait ses affaires.
Il avait ouvert des petits commerces
et des salons de coiffure pour ses épouses.
Celles-ci sâéchangeaient de temps en temps
non seulement les activités mais aussi les lieux de résidence.
Les enfants de Mongo Faya ne connaissaient pas leurs mères.
Il avait insisté pour que chaque enfant appartienne à lâensemble
de ses épouses de manière à ce que en grandissant,
lâenfant ne connaisse pas sa propre mère.
Un procès lui est intenté en septembre 1989
par 15 de ses 45 épouses dâalors.
Elles réclamaient un véhicule supplémentaire
pour leur transport.
Tout revient dans lâordre
et les épouses restent au royaume de «Kakoumba»,
un nom attribué à ses quartiers dâEndom
pour rendre hommage à sa première femme
Akoumba Isabelle,
décédée en juin 1986
de suite dâun accident de la circulation.
Mongo Faya, alias Mongo Nduan, alias Dr. Juliot,
Voyant,
guérisseur traditionnel,
astrologue,
herboriste,
gynécologue,
parapsychologue
musicien
auteur-compositeur,
il était spécialisé dans le Bikutsi
et sâest essayé aussi à plusieurs rythmes dont le Makossa.
Il se produisait sur scène avec ses épouses,
on lui doit notamment les titres
« Antasia »,
« belle vie au Cameroun »,
« mon Ade »,
« stop apartheid ».
Son rêve était de réaliser un grand voyage de noces aux USA
avec sa quarantaines dâépouses.
On lui attribuait des pouvoirs mystiques.
Il nâaimait pas être comparé à lâartiste Nigerian Fela
qui lui-même avait plusieurs épouses ;
il disait : « Fela câest Fela »
et « Mongo Faya câest Mongo Faya ».
Il est décédé samedi 6 juillet 2002
à lâhôpital Central de Yaoundé
de suite dâune maladie.
On évalue le nombre de ses femmes
à la fin de sa vie à une petite...
quatre-vingtaine.
Auteur : Arol Ketch